Charte de vie de la Fraternité Saint Étienne Version novembre 2017
Depuis plus d’un demi-siècle, l’Église cherche à raviver son engagement missionnaire en France, si bien que « l’activité missionnaire représente aujourd’hui encore le plus grand défi pour l’Église »1. À l’époque actuelle, l’ampleur du défi missionnaire vient de la difficulté à faire connaître la nouveauté radicale de vie apportée par le Christ, à laquelle sont appelés ses disciples. Nous vivons dans une société qui n’imagine plus à quel point elle a besoin de l’Évangile.
Chaque fidèle du Christ trouve sa place dans l’annonce de la Bonne Nouvelle, selon les appels de l’Esprit, et est appelé, par son baptême, à vivre intégralement l’Évangile. C’est pourquoi la Fraternité Saint Étienne permet à ses membres, fidèles du Christ de divers états de vie, d’entrer dans une communauté de vie et de prière, de partager des missions, et d’obtenir un soutien fraternel adapté aux circonstances et aux exigences de la vie ecclésiale et pastorale en Seine-et-Marne aujourd’hui.
Appelés, envoyés, établis coopérateurs de l’évêque, constituant avec lui un seul presbyterium aux fonctions diverses2, les prêtres ne peuvent accomplir toute leur mission isolément et individuellement.
La Fraternité Saint Étienne s’inscrit dans l’élan du Concile Vatican II qui souligne que les prêtres ont « besoin de s’entraider pour le développement de leur vie spirituelle et intellectuelle, d’améliorer leur coopération dans le ministère, d’éviter les dangers que peut entraîner l’isolement. Autant de motifs qui poussent à encourager une certaine vie commune ou un certain partage de vie entre les prêtres »3.
Les membres de la Fraternité ont à cœur de faire croître les liens multiples qui les unissent à l’ensemble des fidèles du Christ. Ils nourrissent ainsi celles et ceux qui collaborent à l’agir apostolique du Christ, le bon Pasteur.
La Fraternité Saint Étienne est dans l’Église diocésaine de Meaux, une association privée de fidèles, selon les Canons 298-311 et 321-326 du Code de Droit Canonique. Son siège est actuellement au 10 av. du Pdt Salvador Allende 77100 Meaux. Un Directoire complète la présente Charte.
1. Une vie communautaire
1.1. Une vie fraternelle pour la Mission
Vivants en frères et sœurs du Fils, les membres de la Fraternité Saint Étienne tendent vers les conseils évangéliques et une sainteté de vie à la suite de Jésus-Christ, sous l’intercession et la protection de saint Étienne, premier martyr et diacre de l’Église, mais aussi figure du disciple-missionnaire du Christ.
Convaincus que les charismes et ministères de chacun sont une grâce pour tous, ils collaborent au titre de leur baptême ou de leur ordination, ou au titre d’une mission ou d’un service ecclésial, à la mission du Christ Pasteur qui rassemble le Peuple de Dieu dans l’Esprit-Saint pour la louange du Père.
La prière commune, le partage des préoccupations et des responsabilités pastorales, l’étude commune de l’Écriture Sainte, la croissance de la vie spirituelle de chacun, les tâches de la vie quotidienne, les repas pris ensemble et les moments conviviaux sont les facettes indissociables d’une vie communautaire authentique. L’union entre la vie communautaire fraternelle et l’exercice de la mission apostolique permet de progresser sur le chemin de la sainteté.
1.2. Sept piliers pour la vie communautaire…
1.2.1 Dans un habitat pratique et hospitalier…
Les membres de la Fraternité, regroupés en « maisonnées » dans les lieux où la Fraternité réside, du fait d’une mission reçue de l’évêque diocésain ou par nécessité dans un autre lieu afin de développer la vie et le charisme propre de la Fraternité, veillent à ne pas seulement « occuper » une maison, mais à l’habiter vraiment et à la rendre accessible et hospitalière.
Désireuse de partager son expérience de vie communautaire, de prière, et de mission, chaque « maisonnée » de la Fraternité considère son lieu de vie quotidien comme étant aussi un « lieu ressource » pour le diocèse de Meaux, selon les Propositions pastorales définies à l’Épiphanie 2001, et celles du Guide Pastoral publiées à Trinité 2008.
La maison est ainsi ouverte à ceux qui désirent se ressourcer ou rendre un service pastoral ou domestique. Elle dispose de locaux destinés à héberger les chercheurs de Dieu ou de vocation.
L’habitat de chaque « maisonnée » comprend les lieux nécessaires aux différents aspects de sa vie. Chaque membre a un lieu propre à sa vie personnelle. Les lieux communautaires et personnels sont matériellement distincts des lieux réservés aux activités pastorales.
1.2.2 …une certaine mise en commun des biens…
Le temps est un Bien donné par le Créateur, mais il est facile de s’en croire propriétaire. Le temps se donne dans l’apostolat, il se donne dans la vie communautaire. Aucun membre n’estime donc comme négligeables les moments où la Fraternité est invitée à faire corps, dans la prière, le partage des tâches et la convivialité.
À l’image de la première communauté à Jérusalem, les membres de la Fraternité cherchent à vivre avec une simplicité de moyens afin d’être toujours « un seul cœur et une seule âme tendus vers Dieu »4. En se basant sur les critères donnés par le Directoire, chaque «maisonnée» décide de la façon dont une partie des ressources de chacun peut être mise en commun pour une vie domestique paisible, simple et hospitalière et un partage significatif avec les plus pauvres.
La Fraternité Saint Étienne participe au partage avec les plus démunis dans le cadre d’une décision prise en commun, selon ce que prévoit le Directoire.
1.2.3 … une fraternité eucharistique…
L’Eucharistie est la source et le sommet de la vie chrétienne et de l’évangélisation, elle est au centre de la communauté chrétienne5. Il en est ainsi pour la Fraternité et pour chacun de ses membres. L’Eucharistie est concélébrée au moins une fois par semaine par tous les prêtres d’une «maisonnée». Tout en aidant chacun à poursuivre son chemin de sanctification personnelle, l’adoration eucharistique permet aux communautés et aux fidèles d’être des «ferments de contemplation pour toute l’Église»6. Elle est régulièrement proposée et ouverte à tous, dans l’oratoire de la Fraternité ou dans une église paroissiale.
1.2.4 …une sanctification du temps…
Dans l’exercice de leurs missions diverses, les membres de la Fraternité prient l’Office divin avec leurs collaborateurs pastoraux aussi souvent que cela est possible.
La Fraternité offre une pédagogie initiatrice en vue de rendre la prière liturgique accessible au plus grand nombre. De même, la célébration de l’Office divin au chœur se doit d’être particulièrement soignée afin de permettre l’écoute et la participation fructueuses de tous7.
La Fraternité Saint Étienne célèbre de façon particulièrement festive les Saints de l’Église de Meaux, en particulier son Saint patron, Étienne, et la Toussaint diocésaine. Les saints et les saintes de l’Église de Meaux sont célébrés selon les usages liturgiques en vigueur dans le Diocèse. Leur intercession est régulièrement demandée dans la prière communautaire. L’exemple de ces figures de sainteté8 permet à la Fraternité et à ses membres d’être « un laboratoire » de communion, de catholicité, de charité, d’hospitalité et de mission.
1.2.5 …un espace pour l’oraison, la prière personnelle et la lectio divina…
Les membres de la Fraternité réservent un temps personnel quotidien pour la lecture méditée des Écritures et l’oraison. C’est une nécessité pour la conversion de chacun et la croissance de la vie communautaire et pour l’apostolat. Car c’est par la prière que les disciples de Jésus-Christ s’accordent profondément à la volonté et la sainteté du Père.9
1.2.6 …un partage de la vie pastorale et soutien fraternel…
Les membres de la Fraternité ne négligent aucune occasion de s’interroger sur leurs missions, de se soutenir et de chercher à comprendre leurs points de vue lorsque des divergences apparaissent. Ils se retrouvent régulièrement autour de la Parole de Dieu et de l’évaluation des activités de leur ministère ou de leur service.
Ils proposent aussi à tous et en premier lieu aux acteurs pastoraux, des temps de partage de la Parole et de leurs préoccupations apostoliques, à l’image du Seigneur qui réunit ses disciples après les avoir envoyé en mission.10
Ils ont à cœur de se rendre proches de tous les fidèles laïcs, diacres, et religieux avec qui ils exercent leurs responsabilités pastorales, quelles que soient les préférences pastorales ou spirituelles de ceux-ci.
Les prêtres de la Fraternité reçoivent de l’évêque une mission pastorale commune qu’ils s’efforcent d’accomplir dans une réelle complémentarité. Si l’un ou l’autre des membres exerce une mission dans un cadre différent de celui de ses frères, chacun se souciera de la mission de l’autre comme si elle était la sienne propre. Le partage de vie et l’écoute mutuelle permettent à tous de porter la mission de chacun.
1.2.7 … les rencontres en «maisonnées» et en Fraternité …
Deux soirs par mois, les membres permanents de la Fraternité se réunissent, pour l’Office de Vêpres et un repas, suivi d’un temps de partage communautaire. Ceci en « maisonnée » ou tous ensemble en Fraternité.
La parole du psalmiste « Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis »11 inspire ces soirées qui permettent de se ressaisir de l’esprit fraternel. Ces rencontres peuvent être le lieu privilégié de la réconciliation fraternelle.
1.2.8 … des temps de récollection, de formation et temps conviviaux.
Les membres de la Fraternité prennent ensemble plusieurs fois dans l’année une journée de récollection ou une journée de repos. Mais aussi ils seront attentifs à prendre les moyens d’une formation permanente pour les soutenir dans leur apostolat et leur vie spirituelle.
2. Pour la mission
Avec les fidèles du Christ, les prêtres de la Fraternité sont missionnaires. Pour eux, ils sont ministres de la Parole et des Sacrements. L’Eucharistie, la Liturgie des Heures, l’accompagnement spirituel, les formations, la relecture et l’aide au discernement, participent au renouvellement des forces apostoliques et au tissage des communautés chrétiennes, de façon à ce que celles-ci ne perdent jamais de vue que le Seigneur les embauche pour sa Mission. Les membres laïcs de la Fraternité prennent une part active à cette mission, selon leur état de vie et les dons qui leurs sont propres.
2.1. Une fraternité concrète et rayonnante
La fraternité vécue concrètement sert l’annonce de l’Évangile aux hommes et aux femmes pour lesquels le Seigneur Jésus veut être le bon Pasteur. Elle facilite une plus grande liberté dans l’appréciation des enjeux pastoraux et rend plus accessible la charité pastorale. Elle suppose un climat de liberté spirituelle, de respect et d’écoute mutuelle. Elle requiert aussi une attention de chacun aux orientations diocésaines et un désir de stimuler le dynamisme missionnaire du diocèse.
L’appartenance à la Fraternité Saint Étienne demande la volonté explicite de chaque membre de contribuer à une communion fondée sur le respect et l’amour. Celle-ci devient un signe donné à l’ensemble des communautés que le Seigneur veut consacrer dans la vérité12.
Dès la constitution d’une «maisonnée», les éléments concrets qui règlent la vie communautaire et apostolique seront précisément définis, en fonction de cette Charte, de son Directoire, et des missions données par l’évêque. Ces éléments sont vérifiés à chaque rentrée pastorale et adaptés s’il le faut.
2.2. Une fraternité pastorale vécue avec tous
Les membres de la Fraternité mènent leur labeur apostolique en collaboration avec les autres acteurs de la pastorale (prêtres, diacres, laïcs en charge ecclésiale, équipes et conseils divers…), selon les règles diocésaines et les spécificités propres à chaque lieu. Car les communautés s’édifient par l’exercice de la multitude des charismes et des articulations en vue de l’utilité commune. Ils ont à cœur d’accompagner, de former et de soutenir les acteurs pastoraux afin qu’ils s’imprègnent de l’Esprit et de l’agir apostolique du Christ.
Il est possible aux fidèles qui le désirent de s’associer plus régulièrement à la prière et à la vie de la Fraternité, afin d’approfondir la spiritualité pastorale et diocésaine de celle-ci et d’en nourrir leur vie baptismale.
2.3. Pour édifier des communautés chrétiennes fraternelles, priantes et missionnaires
La Fraternité Saint Étienne exerce sa mission pour une fraction de la population, sur un territoire ou des secteurs de vie du Diocèse de Meaux. Elle peut, sur demande d’acteurs pastoraux en mission sur d’autres lieux du Diocèse, partager des éléments de ses intuitions pastorales et de son expérience missionnaire.
La Fraternité propose des activités pastorales en lien avec sa mission d’évangélisation, mais aussi des temps de ressourcement et de formation afin d’aider chaque baptisé à vivre de l’Évangile du Christ et à participer à la mission de l’Église. Ainsi de simple récepteur de la Bonne Nouvelle ou « objet de mission », chacun devient « sujet de mission » pour établir une véritable catholicité de communion et de mission, tel que cela leur est commandé par l’Esprit qui les précède, les envoie, et les unit.
Elle peut proposer également de partager son expérience communautaire et spirituelle à ceux qui le désirent.
3. Les membres de la Fraternité Saint Étienne
3.1. Des fidèles du Christ
Par le baptême, chacun est inséré dans une famille qu’est l’Église. Chacun est envoyé selon les appels de l’Esprit à œuvrer à la Mission du Christ Pasteur qui veut rassembler son peuple pour la louange du Père dans l’Esprit.
Les fidèles du Christ désireux de vivre selon les intuitions et orientations sont admis dans la Fraternité après accord du Modérateur et de son Conseil. Ceci selon deux types d’appartenance: les «membres communautaires de vie» et les « membres communautaires d’alliance » (désignés par le terme : « amis de la famille »).
Leurs engagements et leurs modes de participation à la vie de la Fraternité sont décrits dans le Directoire.
Il sera également possible d’y accueillir, pour un temps donné et selon les modalités décrites dans le Directoire, des hôtes de passage, des prêtres étudiants et des séminaristes.
3.2. Des prêtres
Tout prêtre du diocèse de Meaux peut exprimer à l’évêque sa disponibilité à entrer dans la Fraternité Saint Étienne. Au préalable, il a été informé des exigences propres à la Fraternité.
Un prêtre devient membre de la Fraternité Saint Étienne au minimum pour la durée de la mission qui lui a été confiée par l’évêque. Au terme de celle-ci, il peut faire part au modérateur de sa décision de ne pas renouveler son engagement. Dans la mesure où la vie dans la Fraternité correspond à un appel discerné et éprouvé, l’évêque lui confiera une autre mission dans le cadre de celle-ci, en concertation avec le Modérateur.
Membres du presbyterium du Diocèse de Meaux, les prêtres de la Fraternité participent pleinement à sa vie et suivent les directives pastorales de l’évêque.
3.3. La gouvernance de la Fraternité.
3.3.1 Le Modérateur
Le Modérateur veille à la formation humaine et spirituelle selon les besoins de tous et de chacun en s’assurant que dans la Fraternité, en recherche d’authenticité évangélique, les traits essentiels du charisme et des intuitions de la Fraternité, décrits dans ses documents de références, demeurent vivants. Ceci en dialogue et communion avec ses frères et sœurs en Christ par une pleine disponibilité et docilité à l’Esprit Saint.
Il prévoit des rencontres générales régulières pour les membres des différentes « maisonnées » et encourage chacun à vivre les activités missionnaires et communautaires proposées par la Fraternité.
Il veille à un dialogue et une réelle communion avec l’Ordinaire du lieu, partageant le même engagement pastoral et missionnaire. L’évêque exercera sa vigilance et sa bienveillance envers la Fraternité et en soutenant dans leurs efforts, chacun de ses membres13.
Les modalités d’élection du Modérateur sont décrites dans le Directoire.
Si la Fraternité est composée d’une seule « maisonnée », le Modérateur en est également le responsable.
3.3.2 Le Conseil de famille
Un Conseil de famille est élu parmi les membres de la Fraternité afin de veiller au bon déploiement de la vie fraternelle et missionnaire. Ainsi le conseil fait relecture de la vie de la Fraternité, de ses « maisonnées ». Elle pose les bases des nouvelles institutions lorsque celles-ci apparaissent nécessaires. Elle apaise les tensions. Tout ceci pour permettre aux membres de la Fraternité de renforcer sa fidélité à l’Évangile et à l’Église, dans le cadre de cette Charte de vie, du Directoire et des coutumes propres à la Fraternité.
Le Conseil de famille se réunit sous la présidence du Modérateur. Elle s’applique à rendre ses décisions par consensus. En cas de divergence, le Modérateur tranche.
Les modalités d’élection du Conseil de famille sont décrites dans le Directoire
3.3.3 L’Économe
Un Économe sera choisi par le Conseil de famille afin d’assurer la bonne gestion des biens et revenus de la Fraternité.
Les modalités d’élection de l’Économe sont décrites dans le Directoire.
3.3.4 Dans une disponibilité aux nécessités et à l’Esprit Saint
D’autres instances de gouvernance et d’exercice de l’autorité pourront être mises en place pour répondre, si besoin, aux nécessités de la recherche permanente de ce « vouloir-vivre-ensemble ». Le Conseil de famille est habilité à proposer ou à valider les modalités et moyens de cette mise en place (cf. 3.3.2).
Conclusion : À la suite de Saint Étienne et des saints du diocèse…
« Viens, et suis-moi » (Jn 11, 52).
Jésus nous appelle à Lui jusqu’à ramener à l’unité les enfants de Dieu dispersés. Les membres de la Fraternité ont pour mission, de par leur onction baptismale, de rapprocher les hommes les uns des autres. C’est pourquoi ses membres vivent d’abord eux-mêmes en fraternité. Corps du Christ, baptisés en Lui, ils sont tous membres les uns des autres, cohéritiers du Christ, ils sont frères. Cette volonté d’aimer toujours et partout le Christ et l’autre tel qu’il est, connue de tous et partagée par tous, en réalisant le commandement nouveau du Seigneur, édifie notre fraternité et la rend apostolique, selon ce qui est décrit dans le Directoire.
« Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Jn 13,35).
Ainsi la Fraternité Saint Étienne veut contribuer pour sa part à ce long travail de tissage des liens fraternels dans la société et dans l’Église. Ses membres ne sont pas meilleurs que d’autres, et pourtant ils espèrent stimuler la vie fraternelle que les catholiques du Diocèse de Meaux sont appelés à vivre en communion avec l’Église toute entière.
Dans le témoignage des chrétiens, cette fraternité se décline à travers des vies offertes dans la contemplation et le service des pauvres. Comme au temps de saint François et sainte Claire d’Assise où pour rejoindre les minores de la société, il fallait devenir l’un d’eux. Comme dans l’exemple de Charles de Foucault et des frères de Tibhirine où la présence fraternelle témoigne déjà de l’amour inconditionnel de Dieu pour tout homme.
« La foi naît de la prédication et de cette prédication la parole du Christ est l’instrument » (Rm 10,17).
Les membres de la Fraternité ont pour mission de faire connaître aux hommes le Christ, sa personne et son message, pour qu’ils aient la vie qui vient de Lui seul. L’appel à répandre cette Bonne Nouvelle du Christ ressuscité, selon les intuitions missionnaires propres à la Fraternité, est le ferment de « l’unité du genre humain» où se réalisera la fraternité universelle.
L’Église de Meaux s’inscrit en ce vingt et unième siècle dans l’histoire d’Alliance que depuis l’Origine le Seigneur notre Dieu a voulu conclure avec sa création. De siècle en siècle, Il a veillé sur l’humanité, et il s’est donné à un Peuple comme un Père et comme un Époux. En Jésus Christ, le Créateur s’est fait Rédempteur.
Étienne, homme rempli de foi et d’Esprit Saint, plein de grâce et de puissance14 le rappelle : Depuis Abraham jusqu’au Christ, Dieu s’est bâti sur terre une demeure qui n’est pas faite de main d’homme. Étienne est le Saint patron du Diocèse.
En suivant au plus près le Christ Pasteur, en vivant de l’Esprit apostolique, ses membres auront toujours à cœur de poursuivre à la suite des saints et des saintes nommés et innommés, l’édification de communautés chrétiennes vivantes, fraternelles et missionnaires.
« Dieu qui nous réconfortes par un même pain
et nous soutiens d’une même espérance,
resserre chaque jour les liens de notre unité,
afin que formant avec tous les saints de notre Église
un seul corps et un seul esprit dans le Christ,
nous ressuscitions avec lui dans la gloire ».
Fête de tous les saints de l’Église diocésaine de Meaux
Notes
- Jean-Paul II, Redemptoris Missio, no 40.
- Cf. Concile Vatican II Lumen Gentium no 28.
- Presbyterorum Ordinis no 8.
- Cf. Actes des Apôtres 2, 42-47 ; 4, 32-37.
- Cf. Lumen Gentium no 9 ; Presbyterorum Ordinis, no5 ; Christus Dominus no30.
- Cf. Benoît XVI, Sacramentum Caritatis, exhortation apostolique sur l’Eucharistie, no67.
- PGLH no 267 et suivants & Règle de St Benoît chap.19 ; Sacrosanctum Concilium no14, 30, 83 et 100.
- La Fraternité s’appuie, de manière particulière, sur les intuitions de vie fraternelle et missionnaire des saints et saintes du Diocèse, et aussi de St François et Ste Claire d’Assise, du Bienheureux Charles de Foucauld, et d’autres témoins de l’Évangile et du Christ comme Madeleine Delbrêl et les moines de Tibhirine.
- Matthieu 6, 5-15 & 7, 7-15; Marc 9, 29; Jean 16, 23-28.
- Luc 9, 10 & 11, 17-20
- Psaume 132 (133), 1
- Cf. Jean 17,17-19
- Selon le Droit canon no298 §1 : « Dans l’Église, il existe des associations distinctes des instituts de vie consacrée et des sociétés de vie apostolique, dans lesquelles des fidèles, clercs ou laïcs, clercs et laïcs ensemble, tendent par un agir commun à favoriser une vie plus parfaite, à promouvoir le culte public ou la doctrine chrétienne, ou à exercer d’autres activités d’apostolat, à savoir des activités d’évangélisation, des œuvres de piété ou de charité, et l’animation de l’ordre temporel par l’esprit chrétien ».
- Cf. Actes des Apôtres, chapitre 6.