Journal de bord d'un séminariste en Terre Sainte

Ô Croix dressée sur le monde...

Croix par Arcabas
Arcabas

Avec Marie, ta mère, avec le disciple que tu aimais, avec les femmes qui te restèrent fidèles, Seigneur, je me tiens au pied de Ta Croix.

Vers Toi, j’ose élever les yeux et dans ce regard jeté sur ton sacrifice, j’apprends ce que, à travers les paroles mêmes de l’Evangile, je n’avais pas su apprendre. Tes pieds sont cloués au bois. Ta croix est le pressoir où la vraie vigne est pressée. Tu n’as pas la possibilité de t’éloigner. À ce rendez-vous que tu m’as assigné, tu m’attends. Fixé à la Croix, tu t’astreins à cette attente. Je puis ne pas venir mais Toi, Tu es là et tu demeures où Tu t’es laissé mettre.

Tes bras sont étendus. Ils s’ouvrent pour appeler tous les hommes. Ils ne peuvent pas se refermer. Les clous les maintiennent dans ce geste qui invite et embrasse. Ils me disent en silence « Viens ».

Ta tête est baissée. Tu l’inclines dans un mouvement qui acquiesce. Tu as accepté et consommé la volonté de Dieu, la tienne donc, autant que celle du Père et de l’Esprit. Tu inclines la tête en signe d’obéissance à ce qu’exige envers les hommes l’amour des Trois. En même temps, Ta tête est inclinée vers ceux qui sont là en bas. Elle est inclinée vers ceux qui t’ont aimé, vers ceux qui ont crié « Crucifie le », vers ceux qui souffrent et se traînent en gémissant, vers ceux qui cherchent sans savoir.

Tes yeux sont maintenant fermés. En une même vision intérieure, ils voient le Père, et ils voient les hommes, et vers ces deux objets de ton amour va le mouvement de tout ton être.

Le sang coule de ton front, de tes mains, de ton corps flagellé. Il coule lentement, en longs ruisseaux. Il va aussi couler de ton flanc ouvert, comme si ton cœur éclatait sous la pression de ton amour souffrant. La coupe est répandue en libation.

La couronne d’épines meurtrit ta tête. Tressées en cercle, ces épines sont comme les péchés des hommes, assemblés et juxtaposés pour être posés sur toi. Tous les péchés des hommes sont contigus et liés ensemble. Le prêtre hébreu, étendant les mains, mettait les péchés sur la tête de la victime. Ainsi les hommes ont, de leurs mains, placé le cercle de leurs péchés sur la plus noble partie de ton corps, sur ta tête. Mais autour de cette tête, je vois des rayons de lumière. Un halo d’or émane de ta tête ensanglantée. Cette buée donne sens à la vision douloureuse. Si je ne la percevais pas, je n’aurais qu’une image incomplète du Crucifié car le Crucifié est Sauveur et Seigneur.

Jésus, devant ta Croix, je ne parle plus, je ne pense même plus. Je te regarde et, à chaque respiration, à chaque battement de mon cœur, je voudrais qu’en moi pénètre plus profondément ton image. Entre donc en moi Crucifié rayonnant. Toi que des clous fixèrent à la Croix, sois cloué sur mon corps, sous cloué dans mon âme. Que je te porte avec moi pour toujours, te pressant contre moi, toi l’Aimé.

in Lev Gillet, un moine de l’Église d’Orient, « ils regarderont vers Lui », éditions Chevetogne 1975.


Jeudi Saint : le Christ humble serviteur, et bon pasteur...

À méditer en ce jour !

Tu es là présent, livré pour nous.
Toi le tout petit, le serviteur.
Toi, le Tout Puissant, humblement tu t’abaisses.
Tu fais ta demeure en nous Seigneur.

1 – Le pain que nous mangeons, le vin que nous buvons,
c’est ton corps et ton sang,
Tu nous livres ta vie, tu nous ouvres ton cœur,
tu fais ta demeure en nous Seigneur.

2 – Par le don de ta vie,
tu désires aujourd’hui reposer en nos cœurs
Brûlé de charité, assoiffé d’être aimé,
tu fais ta demeure en nous Seigneur.

3 – Unis à ton amour, tu nous veux
pour toujours ostensoirs du Sauveur,
En notre humanité, tu rejoins l’égaré,
tu fais ta demeure en nous Seigneur.

Cote SECLI : D 56-49 Chant de l’Emmanuel

St François, St Ignace et Jonas

Pape
source News.va

En plus de François d’Assise et de saint Ignace, un autre personnage brille dans le « ciel » de Jorge Mario Bergoglio : le prophète Jonas.

Dans une interview qu’il avait accordée en 2007 à la revue internationale « 30 Jours » et qui est très révélatrice de sa manière d’envisager sa mission de pasteur de l’Église, celui qui était alors archevêque de Buenos Aires demanda soudain à Stefania Falasca, qui l’interviewait :

« Connaissez-vous l’épisode biblique du prophète Jonas ? »

« Non, je ne me le rappelle pas. Racontez-le-moi », répondit la journaliste.

Et Bergoglio d’expliquer :

« Pour Jonas, tout était clair. Il avait des idées claires à propos de Dieu, des idées très claires à propos du bien et du mal. À propos de ce que Dieu fait et de ce qu’Il veut, de ceux qui étaient fidèles à l’Alliance et de ceux qui, au contraire, étaient en dehors de l’Alliance. Il avait la recette pour être un bon prophète. Dieu fait irruption dans sa vie comme un torrent. Il l’envoie à Ninive. Ninive est le symbole de tous ceux qui sont séparés, perdus, de toutes les périphéries de l’humanité. De tous ceux qui sont en dehors, loin. Jonas a vu que la tâche qui lui était confiée consistait seulement à dire à tous ces hommes que les bras de Dieu étaient encore ouverts, que la patience de Dieu était là en attente, pour les guérir par Son pardon et les nourrir de Sa tendresse. Dieu ne l’avait envoyé que pour cela. Il l’envoyait à Ninive, mais lui, il s’est enfui du côté opposé, vers Tarsis ».

« Il s’est enfui devant une mission difficile… », nota la journaliste.

« Non. Ce qu’il fuyait, ce n’était pas tant Ninive que l’amour sans mesure de Dieu pour les hommes. C’était cela qui ne rentrait pas dans ses plans. Dieu est venu une fois… “et pour le reste, c’est moi qui m’en occupe”, voilà ce que s’était dit Jonas. Il voulait faire les choses à sa façon, il voulait tout diriger lui-même. Sa ténacité l’enfermait dans ses jugements inébranlables, dans ses méthodes préétablies, dans ses opinions correctes. Il avait enfermé son âme dans les barbelés des certitudes qui, au lieu de donner de la liberté avec Dieu et d’ouvrir des horizons de plus grand service aux autres, avaient fini par rendre son cœur sourd. Comme la conscience isolée endurcit le cœur ! Jonas ne savait plus que Dieu conduisait son peuple avec un cœur de Père. »

« Nous sommes très nombreux à pouvoir nous identifier à Jonas », remarqua la journaliste.

Bergoglio : « Nos certitudes peuvent devenir un mur, une prison qui enferme l’Esprit Saint. Celui qui isole sa conscience et la laisse en dehors du chemin du peuple de Dieu ne connaît pas la joie de l’Esprit Saint qui soutient l’espérance. C’est le risque que court la conscience isolée. La conscience de ceux qui, depuis le monde fermé de leurs Tarsis, se plaignent de tout ou, sentant leur identité menacée, se jettent dans la mêlée pour, finalement, être encore plus occupés d’eux-mêmes, faire encore plus référence à eux-mêmes. »

« Que faudrait-il faire ? »

Bergoglio : « Voir les gens non comme ils devraient être mais comme ils sont et voir ce qui est nécessaire. Sans prévisions et sans recettes mais avec une ouverture généreuse. Pour les blessures et les fragilités, Dieu a parlé. Permettre au Seigneur de parler… Dans un monde que nous ne réussissons pas à intéresser par nos paroles, seule Sa présence qui nous aime et nous sauve peut intéresser. La ferveur apostolique se rénove pour témoigner de Celui qui nous a aimés en premier ».

Dernière question : « Pour vous, donc, quelle est la pire chose qui puisse arriver à l’Église ? »

Bergoglio : « C’est ce que de Lubac appelle la “mondanité spirituelle”. C’est le plus grand danger pour l’Église, pour nous qui sommes dans l’Église. “Elle est pire”, dit de Lubac, “plus désastreuse que cette lèpre infâme qui avait défiguré l’Épouse aimée au temps des papes libertins”. La mondanité spirituelle, c’est se mettre au centre. C’est ce que Jésus voit faire aux pharisiens : “Vous qui vous glorifiez. Qui vous glorifiez vous-mêmes, les uns les autres” ».

Sources : www.chiesa.it


Simplicité et écologie

PapaMobile
source Turbo.fr

Pour des déplacements pontificaux plus simples… une Renault électrique !

C’est la dernière acquisition du Vatican en décembre 2012.

Comme quoi…


« Frères et sœurs, bonsoir ! »

Ce sont les premiers mots du Pape François.

Les médias relatent sa simplicité de vie : pas de palais épiscopal mais un appartement en « coloc » avec un autre évêque en retraite à qui il faisait la cuisine le soir… Pas de voiture rutilante mais le bus ou le métro… Et un petit-dèj pris avec les autres cardinaux…

Et hier soir, il aurait fait un tour de nuit dans les rues de Rome…

Certains évoquent un « pape normal »… En référence au président « normal »…

Et si on disait plutôt qu’il est normal que l’évêque de Rome, donc pape, vive pleinement l’Évangile !!??

Il disait en 2009 au clergé argentin concernant l’accueil au baptême d’enfants issus de familles peu croyantes :

La conférence d’Aparecida (Brésil) nous a incités à annoncer l’Évangile en allant vers les gens au lieu d’attendre qu’ils viennent à nous. La ferveur missionnaire ne demande pas d’évènements extraordinaires. C’est dans la vie ordinaire que se fait la mission. Le baptême a valeur d’exemple à cet égard. Les sacrements sont destinés aux hommes et aux femmes tels qu’ils sont : ils ne font peut-être pas tant de discours et pourtant leur sensus fidei perçoit la réalité des sacrements plus clairement que bien des spécialistes.

L’Évangile comme « chemin de fraternité »… voilà une conviction qui ne nous chagrinera pas !!


266e

Cardinal Jorge Mario Bergoglio, pape François

« Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, (à 11000 kms du Vieux contient) 76 ans, est né le 17 décembre 1936 dans la capitale argentine, d’un couple d’immigrés italiens. Il a fait des études d’ingénieur chimiste. Prêtre depuis 1969, dans la compagnie de Jésus. Dès 1992, il était évêque auxiliaire de Buenos Aires, promu archevêque en 1998. Très proche des pauvres, il n’a pas hésité à laisser le palais épiscopal de la capitale pour aller loger dans un simple appartement. Il est coutumier des transports en commun et du métro. Peu présent dans les médias, il exprime cependant son opinion pour dénoncer la corruption de la classe politique et la crise des valeurs de la société argentine quand c’est nécessaire. » (sources : le Monde)

« la pauvreté est une violation des droits de l’homme »

« nous allons commencer un chemin de fraternité, d’amour, de confiance entre nous, et d’évangélisation »