Journal de bord d'un séminariste en Terre Sainte

Saint Luc, Évangéliste

Saint Luc
Autoportrait du peinte Le Greco (1541-1614) en saint Luc
  • Béni sois-tu pour la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ : qu’elle demeure la source toujours fraîche de notre vie chrétienne.
  • Béni sois-tu pour les Apôtres et les Évangélistes : que leur message suscite toujours des témoins fidèles.
  • Béni sois-tu pour la vie de l’Évangile dans l’Église au long des siècles&nsp;: que cette parole ne cesse d'éveiller parmi les hommes la foi et la sainteté.
  • Béni sois-tu pour le cheminement de l’Évangile en ce monde : que les chrétiens trouvent en notre temps le langage capable de toucher leurs contemporains.
Intercessions extaites de Louanges et intercessions, Commission Francophone Cistercienne, Éditions St Paul 1996.

Nouvelle évangélisation

En lien avec les Assises de l’Évangélisation de ce samedi dans notre diocèse de Meaux, voilà une annonce qui nous concerne tous ! Et qui nous permettra de réfléchir sur cette annonce de la Bonne nouvelle qui nous anime !

Chers frères et sœurs !
Une rencontre importante a eu lieu hier et aujourd’hui au Vatican sur le thème de la Nouvelle évangélisation, rencontre qui s’est conclue ce matin par la célébration eucharistique que j’ai présidé dans la basilique Saint-Pierre. Cette initiative, organisée par le Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle évangélisation, avait pour objectif final d’approfondir les domaines d’une annonce renouvelée de l’Évangile dans les pays d’ancienne tradition chrétienne, et elle a proposé en même temps certains témoignages et expériences significatives. Des personnes du monde entier, engagées dans cette mission que le bienheureux Jean-Paul II avait clairement indiquée à l’Église comme un défi urgent et passionnant, ont répondu nombreuses à cette invitation. Il a été en effet, sur les traces du Concile Vatican II et de celui qui en a engagé la réalisation – le pape Paul VI –, un soutien infatigable de la mission ad gentes, c’est-à-dire aux peuples et aux territoires où l’Évangile n’a pas encore pris racines, ainsi qu’un héraut de la nouvelle évangélisation. Voilà les aspects de l’unique mission de l’Église, et il est significatif de les envisager ensemble en ce mois d’octobre marqué par la célébration de la Journée missionnaire mondiale, dimanche prochain précisément.
Comme je viens de le faire dans l’homélie de la messe, je profite volontiers de cette occasion pour annoncer que j’ai décidé de convoquer une Année de la Foi, qui débutera le 11 octobre 2012 – 50e anniversaire de l’ouverture du Concile œcuménique Vatican II – et qui se conclura le 24 novembre 2013, en la solennité du Christ Roi de l’Univers. Les motivations, les finalités et les lignes directrices de cette « Année », je les aies exposées dans une Lettre Apostolique qui sera publiée dans les prochains jours. Le serviteur de Dieu Paul VI a convoqué une « Année de la Foi » analogue en 1967, à l’occasion du 19e centenaire du martyre des apôtres Pierre et Paul, et durant une période de grands changements culturels. Cinquante ans après l’ouverture du Concile, liée à l’heureuse mémoire du bienheureux Jean XXIII, j’estime qu’il est opportun de rappeler la beauté et le caractère central de la foi, l’exigence de la fortifier et de l’approfondir au niveau personnel et communautaire, et de le faire dans une perspective qui ne soit pas tant célébratif mais plutôt missionnaire, dans la perspective, justement, de la mission ad gentes et de la nouvelle évangélisation.
Chers amis, dans la liturgie de ce dimanche, lisons ce que saint Paul écrivit aux Thessaloniciens : « notre annonce de l’Évangile chez vous n’a pas été uniquement parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, certitude absolue ». Que cette parole de l’Apôtre des Gentils soit un souhait et un programme pour les missionnaires d’aujourd’hui – prêtres, religieux et laïcs – engagés à annoncer le Christ à qui ne le connaît pas, ou à qui l’a réduit à un simple personnage historique. Que la Vierge Marie aide chaque chrétien à être un témoin efficace de l’Evangile.
Benoît XVI, Angélus du dimanche 16 octobre 2011, Vatican

Sainte Thérèse d’Avila

Article écrit par Liliane

Un jour de l’Assomption de la Reine des Anges, notre Souveraine, il plut au Seigneur de ma favoriser de la grâce suivante. Je vis dans un ravissement comment elle fut élevée dans les cieux, avec quelle joie et quelle solennité elle y fut reçue, et la place qu’elle y occupe.
Dire comment tout ceci se passa, je ne le saurais, mais la félicité qu’éprouva mon âme à la vue de tant de gloire fut extraordinaire. Il m’en demeura des effets immenses, et cela me procura une plus grande soif de souffrance, avec un attrait puissant pour le service de cette Souveraine qui a mérité une pareille gloire.
Autobiographie 39, 26.

Quelle audace !

Icône de la grande Thérèse

Sainte Thérèse d’Avila, accablée de soucis, surchargée, était parfois dans son oraison privée du sentiment de la présence de Dieu. N’y tenant plus, voici ce qu’elle lui dit :

Eh quoi ! ô mon Dieu, n’est-ce pas assez que vous me reteniez dans cette misérable vie ! Que par amour pour vous, j’accepte cette épreuve, et que je consente à demeurer dans cet exil où tout contribue à m’empêcher de jouir de vous, où il faut s’occuper du manger, du dormir, des affaires, des rapports avec une foule de personnes ? Cependant je me résigne à tout par amour pour vous ! car vous le savez bien, ô mon Dieu, c’est là pour moi un tourment indicible !
Or les quelques instants qui me restent pour jouir de votre présence, vous vous cachez !
Comment cela peut-il être compatible avec votre miséricorde ? Comment votre amour pour moi peut-il le souffrir ?
Seigneur, s’il m’était possible de me cacher de vous comme vous vous cachez de moi, je crois, je suis persuadée que votre amour pour moi ne le souffrirait pas ! mais vous, vous me voyez toujours. Une telle inégalité est trop dure, ô mon Dieu. Considérez, je vous en supplie, que c’est faire injure à celle qui vous aime tant !

Chrétiens dans le monde, est-ce possible aujourd’hui ?

Nous avons à entrer dans cet horizon de foi et d’espèrance qui nous mène, nous et le monde, vers le face à face avec Dieu. [...] Notre foi repose sur cette espérance et nous pouvons espérer en tout homme, quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, quoi qu’il ait fait. Nous pouvons espérer en notre civilisation malgré sa misère. Oui, nous pouvons retrouver les chemins de l’amour.
Il y a quelque chose de merveilleux dans l’Évangile, c’est que tout est toujours neuf. Dans ce monde blessé, brisé, nous pouvons toujours réinventer l’amour, car la Parole de Dieu a un sens, c’est une parole de charité. Elle construit le monde dans la charité, elle construit le monde dans l’amour, dans l’Esprit-Saint.
Père M.J. Le Guillou, Chrétien dans le monde est-ce possible aujourd’hui ? Éditions Parole et Silence.

Quelques bribes...

Madeleine Delbrêl

De Madeleine Delbrêl qui a des mots qui résonnent bien avec nos questions pastorales et notre actualité en ce temps « d’intérêt moindre pour la question de Dieu » !

Pour plus d’infos et de textes à méditer : www.madeleine-delbrel.net

L’Évangile du Royaume nous dit que le monde est sans importance. Ce sont les hommes qui sont importants car il est ce qu'ils sont. Le monde ce sont les vivants de chaque jour qui le font et le défont. Ce n’est pas en travaillant au monde qu’on le rendra meilleur : c’est chaque homme meilleur qui fait un meilleur monde.
Un monde rebâti de nos mains marchant par une sorte d’élan acquis et donnant en fin de compte le salut est une abstraction.
Nous n’avons pas à chercher à faire coïncider le bilan du « Royaume de Dieu » et le bilan du monde. Ce n'est pas la somme des cités justes qui constituera la Jérusalem céleste mais la somme de tout l’amour qui, dans une Église petite ou grande, composée de saints nombreux ou peu nombreux, élargie à des hommes connus et inconnus, réactivera la Rédemption pour une multitude.
Royaume de Dieu et monde ne coïncident pas forcément. Des périodes de chaos, de férocité peuvent donner lieu à des passions, à une intensité de foi génératrices du salut. Le cheminement du Royaume de Dieu dans le monde est à des fins d’éternité : le moyen doit nous intéresser dans la mesure où la fin nous intéresse ; mais la perspective doit être respectée.
Si la confusion des deux plans monde et Royaume des Cieux a amené les hommes qui composent l’Église à des alliances impures avec le capitalisme, il ne faut pas sous prétexte de rompre avec celui-là, risquer de la souder à d’autres systèmes qui, parce que temporels et du monde, l’alourdiraient demain de chaines analogues à celles dont nous voudrions aujourd’hui la libérer.
C’est dans le labyrinthe de dérapages possibles que passe la « voie étroite » mais positive de l’Évangile que nous avons à transmettre.
Extrait d’Église et mission (1950-1951) (La sainteté des gens ordinaires - 7° tome des Œuvres Complètes – pages 190-191).
En face de l’Évangile, ce n’est pas d’être peu nombreux qui est grave, c’est d’être immobile ou de marcher comme des vieillards.
Indivisible Amour, Centurion, 1992 - p. 47.