Journal de bord d'un séminariste en Terre Sainte

Jésus, le bon Pasteur

Neuvaine pour la 52e Journée mondiale de prière pour les Vocations

Même si cette neuvaine se termine, rien n’empêche de la reprendre en partant de ce dimanche du bon Pasteur… !!

De plus, l’apport de chaque communauté présentée est l’occasion de rendre grâce pour les appels que Dieu lance… largement et pour tous !!


Rien est égal à Marie

Rien n’est égal à Marie.
Rien, si ce n’est Dieu, n’est plus grand que Marie.
Et Dieu a donné à Marie
son Fils lui-même, égal à lui...
Ainsi est-il Fils commun de Dieu et de Marie.
Toute la nature a été créée par Dieu,
et Dieu est né de Marie.
Dieu a tout créé
et Marie a engendré Dieu.
Celui qui a pu faire toutes choses de rien
n’a pas voulu refaire sans Marie
ce qui avait été déshonoré.
Dieu a engendré Celui par qui tout a été fait,
et Marie a enfanté Celui
sans lequel absolument rien n'est bien.
Rien n’est égal à Marie.

Saint Anselme de Canterbury

« Passionnément... »

Avec la célébration des Rameaux, nous entrons dans cette grande semaine où nous allons suivre le Christ jusqu’au matin de Pâques.

Chaque année nous faisons mémoire de cet évènement où Dieu, en son Fils unique Jésus, dit son amour pour chacun de nous. La Passion du Christ, avant d’être vu comme souffrance, est le lieu du dévoilement de l’Amour. Un Amour vrai qui passe pour de la folie aux yeux de beaucoup de nos contemporains. Mais un Amour qui est invitation à nous donner. Sans autre désir que d’aimer celui à qui on se donne. Sans rien attendre en retour.

Le Christ entre ainsi dans Jérusalem sous l’acclamation des foules qui quelques temps après crieront : « Crucifie-le » ! L’Amour ne se défile pas, ne cherche pas d’excuses, de bons motifs. Il avance pas à pas sur nos chemins de vie, de mort. L’Amour est livré pour que nous soyons délivrés de nos morts, de nos enfermements, de nos tombeaux.

Jésus prend le chemin du Golgotha, du Calvaire, pour y planter la croix, nouvelle signature d’Amour écrite avec son sang, pour que nous levions les yeux vers Celui qui se met à nu pour aimer authentiquement, passionnément…

C’est donc une semaine particulière que nous vivrons. Suivre le Christ, jour après jour, dans le don de lui-même pour chacun de nous. S’approcher alors pour saisir sa main, « allons accroche-toi au bois, ne lâche pas ma main** » nous dira-t-il.

Le suivre pour aller « à la source du Don : à ton cœur où je suis l’aimé… pour être donné** » expliquera t-il dans ce cœur à cœur.

(**citations du Frère Christophe, moine-martyr de Tibhrine, « Aime jusqu’au bout du feu » édition Monté Christo)


Parole et paroles

Comme le dit la chanson, il y a des mots « magiques et des mots qui sonnent faux ».

Et il y a dans nos vies, une Parole de vérité, qui dit ce que nous sommes. Notre histoire et notre vocation.

Des mots ironiques qui évitent à la Parole de venir nous bousculer, nous repousser dans nos retranchements.

Jésus le Christ, le Verbe fait chair, parle un langage inaudible pour ces contemporains. Mais est-il plus écouté de nos jours ? Car de nombreux « dieux » sont venus nous parler, séduire notre coeur, notre pensée, et évitent que nous tournions le regard et le coeur vers la source.

Alors il faut faire le ménage. Et un bon ménage où du vide se fait véritablement ! Pas juste mettre la poussière sous le tapis, mais jeter même le tapis, surtout s’il encombre et gâche le décor !

Car sans laisser de la place à celui qui nous parle « dans le secret de notre chambre intérieure », il y a peu de chance que l’aube pascale apporte une nouveauté, une heureuse nouvelle !

Alors si les dix commandement que nous entendons ce dimanche de Carême ont été l’objet de nombreux examens de conscience dans le passé, rien n’interdit de les relire comme dix paroles de Vie.

Dix paroles invitant à conduire ma vie dans l’Amour de Dieu, des autres et de moi-même. Car bien souvent nous sommes restés enfermer dans des paroles du passé, transformant tous les mots en peurs. Ce qui était appel à la vie, à l’Amour, est devenu « mal-entendu » faute de bien écouter, faute de bien regarder celui qui nous parle.

Avançons donc, en cette nouvelle étape du Carême, en « esprit et en vérité » dans la contemplation et dans l’écoute joyeuse car : « Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur ; le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard » (Ps. 19(18))


« Va, et répare ma maison qui tombe en ruines »

Saint François d’Assise priant devant la Croix de l’église Saint Damien entend le Christ lui adresser ces mots. Un appel et un envoi. Le jeune François comprend tout d’abord en regardant l’état d’abandon de l’église où il se trouve, un appel à se faire maçon. Alors armé de sa truelle et de ses mains, il remonte les murs de cette chapelle. Puis quelques temps plus tard, cherchant une confirmation de son appel, de sa vocation, il entend l’Évangile de l’envoi des disciples en mission. Nouvelle interpellation. Nouvelle démarche de prédicateur, et de pauvreté radicale.

Et on connaît la suite : une vie partagée avec les pauvres, une écoute renouvelée de l’Évangile perçue comme joie, comme contemplation de toutes créatures, un engagement à rayonner de cette Croix implantée dans l’humanité, chemin d’Incarnation de l’Amour de Dieu !

Finalement, François a rebâti sa propre maison intérieure, passant du jeune guerrier fougueux, fils d’un riche commerçant, à la figure du frère universel, pauvre, humble, à l’écoute du Père.

Reconstruction intérieure, de cette demeure de Dieu en lui.

Le Carême est donc le « temps favorable » pour édifier nous aussi, de conversions en conversions, de commencements en commencements, une demeure de Dieu où il puisse y trouver place. Ré-édification de tout notre vie ! L’aumône, la prière, le jeûne, le pardon… sont les éléments qui cimentent notre vie chrétienne et qui nous structurent intérieurement.

Et extérieurement ! Car il ne s’agit pas de faire bonne figure, mais de laisser cette lumière de Dieu passer en nous, à travers nous, pour que l’Amour transfigure nos visages. Nos comportements, nos actions.


Le carême, printemps de la foi

Il peut sembler étonnant d’envisager le carême comme un printemps alors que nous avons en tête les efforts, les privations, l’appel à la conversion.

Le printemps sonne avec joie, fleurissement… Et pourtant cette expression du pape Jean-Paul II est très juste. Car le carême nous permet de renouveler notre foi en Dieu. Il nous permet de regarder plus attentivement ce que Dieu livre comme combat pour nous donner la vie.

Car la tentation est grande de vouloir être vivant sans lui. De combler toutes nos faims par d’autres mets. De prendre le pouvoir sur nos existences pour les mener comme bon nous semble.

Le temps du carême est donc temps de conversion.

Appel à renouveler notre confiance en Dieu qui s’engage dans notre humanité en son Fils Jésus Christ pour nous délivrer de ce qui nous attache encore trop souvent dans nos propres désirs et limites.

Le Christ plonge donc dans nos déserts intérieurs pour remporter la victoire sur ce qui est force de mort. Ce moment de la vie de Jésus n’est pas à prendre à la légère. Il indique déjà une autre victoire, celle que nous célébrerons dans la nuit de Pâques.

Alors en ces premiers jours de carême, voyons loin, jusqu’au surgeon du printemps et engageons nous avec confiance dans le désert.