Journal de bord d'un séminariste en Terre Sainte

Saint Colomban... de passage sur nos terres briardes... !

Saint Colomban

Aujourd’hui, mémoire de Saint Colomban (VIe siècle), moine et évangélisateur venu d’Irlande ! Il est passé quelques temps sur la terre briarde et a rencontré les parents des futurs saints Adon, Radon et Ouen dont on fait mémoire dans le secteur de Rebais. Il croise aussi la future sainte Fare (moniale à Faremoutiers) !! Son zèle apostolique a eut une grande influence en Europe bien avant St Benoît. Sa règle monastique est rude et sévère mais désireuse de restaurer l’image de Dieu en l’homme !

C’est aussi l’occasion de prier pour le projet de construction d’une église sur le secteur de Marne-la-Vallée qui sera dédiée à Saint Colomban, moine et évangélisateur infatiguable !!

Voici ce petit prologue de la règle de saint Colomban qui est très beau : « Moïse a écrit dans la Loi : Dieu fit l’homme à son image et à sa ressemblance. Considérez, je vous prie, l’importance de cette parole. Dieu le Tout-Puissant, l’invisible, l’Incompréhensible, l’Indicible, l’Inestimable, en façonnant l’homme avec de la glaise, l’a ennobli de l’image de sa propre grandeur. Quoi de commun entre l’homme et Dieu, entre la glaise et l’Esprit, car Dieu est Esprit ? C’est donc une grande marque d’estime pour l’homme que Dieu l’ait gratifié de l’image de son éternité et de la ressemblance de sa propre vie la grandeur de l’homme c’est sa ressemblance avec Dieu, pourvu qu’il la garde. »


« ...cette rue est le lieu de notre sainteté... »

Partez dans votre journée sans idées fabriquées d’avance et sans lassitude prévue, sans projet sur Dieu, sans souvenir sur lui, sans bibliothèque, à sa rencontre.

Partez sans carte de route pour le découvrir, sachant qu’il est sur le chemin et non au terme.

N’essayez pas de le trouver par des recettes originales, mais laissez-vous trouver par lui dans la pauvreté d'une vie banale. La monotonie est une pauvreté : acceptez-la.

Ne cherchez pas les beaux voyages imaginaires. Que les variétés du Royaume de Dieu vous suffisent et vous réjouissent.

Désintéressez-vous de votre vie, car c’est une richesse que de tant vous en soucier : alors la vieillesse vous parlera de naissance et la mort de résurrection ; le temps vous paraîtra un petit pli sur la grande éternité : vous jugerez de toutes choses selon leurs traces éternelles.

Madeleine Delbrêl, La Joie de croire, Seuil, coll. « Livre de Vie », 1995, p. 49.

Amour conjugal - Amour trinitaire

Dans la relation conjugale, le point de départ est la différence des sexes, donc une altérité initiale dans la communauté de nature humaine. Cette relation a pour effet de faire prendre conscience et de l’altérité et de l’unité foncière. Mais ce qui est propre à cette rencontre est la recherche, par-delà la différence des sexes, d’une nouvelle unité qui se présente précisément comme le moyen de faire à un niveau plus profond l’expérience de l’unité par l’union dans la différence. Cette union est à construire, et cette croissance est douloureuse, car la dialectique de l’amour passe par des périodes de mort et d’oubli de soi ; elle doit inclure l’existence d’un autre être dont la présence détruit à chaque instant nos propres réalisations, pour que nous les reconstruisions en incluant celui que nous aimons.

Dans les relations divines, altérité et unité sont dès le premier instant parfaites, car il n’y a pas de traversées, de découvertes, de but finalement. Les relations sont parfaites, parfaite aussi l’unité foncière et parfaite l’union réalisée dans la communication interpersonnelle du Père, du Fils et de l’Esprit. Les relations trinitaires sont la perfection de l’amour qui unit les trois personnes.

Yves Raguin, la profondeur de Dieu, collection Christus No33, Desclée de Brouwer, Paris 1973, p. 157-158.

8 novembre : fête de tous les saints du diocèse de Meaux !

En ce jour l’Église diocésaine fait mémoire de tous les saintes et saints qui ont annoncé l’Évangile du Christ dans cette terre, à travers champs et vallées... Dans les plus célèbres, il y a St Fiacre, St Faron et sa sœur Ste Fare, St Loup, St Thibaud.... Et aussi toutes une foule d’anonyme dont l’Histoire n’a pas retenu les noms mais qui sont cependant inscrits dans le coeur de Dieu.

Pour méditer en ce jour, quelques extraits d'une homélie :

Vers d’étonnantes rencontres

Après ma mort retrouverai-je ceux qui m’entourent aujourd’hui ? N’en rencontrerai-je pas d'autres auxquels je ne m'attends pas ?

Le Nouveau Testament apporte une réponse à toutes ces questions au point qu’il semble même n’avoir été prêché et écrit pour éclairer, comme une lumière sur notre route, le sens de la vie et de la mort.

Nous ne manquerons pas d’être surpris. Nous rencontrerons d’abord une foule immense de pauvres gens, ayant à leur tête le pauvre Lazare de l’Évangile. Le Seigneur ne dit pas de lui qu’il a pratiqué toutes les vertus, reçu tous les sacrements, mais tout simplement : « il a reçu les maux pendant sa vie, maintenant il trouve consolation. »

Cette parole du Seigneur canonise le pauvre Lazare et jette une lumière très vive sur la 1ère Béatitudes : « Heureux vous les pauvres car le Royaume est pour vous ».

Avec la porte de la 1ère Béatitudes, s’ouvrent toutes les autres. Nous rencontrerons les humbles et les doux de la terre - tous ceux qui ont souffert dans leur corps et dans leur coeur - qui ont été dévorés par la faim et la soif de la justice - les proscris, les torturés, les persécutés - tous ceux qui ont eu le coeur plein de pitié et de miséricorde - les cœurs simples et transparents - tous ceux qui ont milité pour la paix.

Notre communion avec nos frères se fera au niveau du coeur, là où le Seigneur nous connaît dans notre pauvreté et dans sa miséricorde. Nous comprendrons alors - et puissions-nous l’avoir compris avant - que les manquements à la morale ont moins d’importance que les manquements à l’amour : ou plutôt que les manquements à la morale des hommes ne sont graves que s’ils sont des blessures à l’amour.

Nous y verront aussi tous ceux qui à la suite du Samaritain se sont compromis pour rendre service à leur frères. Il nous suffit de prendre à la lettre le chapitre 25 de Matthieu pour savoir sur quels critères Jésus fera l’admission au Royaume : « J’ai eu fainm, j’étais nu, j’étais prisonnier... Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ».

La Toussaint est la fête de tous ceux que le Seigneur sauve parce qu’il connaît leur coeur et qu’il y trouve une étincelle de son propre amour.


Se faire violence

Lorsque quelqu’un s’approche du Seigneur, il faut d'abord qu’il se fasse violence pour accomplir le bien, même si son cœur ne le veut pas, attendant toujours sa miséricorde avec une foi inébranlable ; qu’il se fasse violence pour aimer sans avoir d’amour ; qu il se fasse violence pour être doux sans avoir de douceur, qu’il se fasse violence pour être compatissant et avoir un coeur miséricordieux, qu’il se fasse violence pour prier sans avoir la prière spirituelle.
Quand Dieu verra comment il lutte et se fait violence, alors que son coeur ne le veut pas, Il lui donnera la vraie prière spirituelle, Il lui donnera la vraie charité, la vraie douceur, des entrailles de compassion, la vraie bonté, en un mot il le remplira des dons du Saint-Esprit. Il se donnera lui-même tout entier à lui.
Désormais, c’est le Seigneur lui-même qui accomplira en toute vérité, en toute pureté, sans fatigue ni violence, ce qu’il n'arrivait pas à observer auparavant, même en se faisant violence, parce que le péché habitait en lui. À présent, la pratique de toutes les vertus lui devient comme naturelle. Maintenant, en effet, le Seigneur vient en lui, il est en lui, et lui, il est dans le Seigneur, lequel accomplit en lui sans effort ses propres commandements et le remplis des fruits de l’Esprit.
Saint Macaire l’Égyptien (mort vers 390) fondateur de la vie monastique dans le désert de Scété.

Sainte Céline

Sainte Céline
Représentation du miracle de Sainte Céline (gravure peinte, 1858, fonds iconographiques de la bibliothèque diocésaine Guillaume Briçonnet, Meaux)

Céline vécut aux Ve et VIe siècles à Meaux. Née vers 470 (selon l’estimation des historiens), peut-être plus tôt, dans une riche et noble famille d’origine romaine (le nom Céline vient du latin et signifie « fille du ciel », par contre on a oublié le patronyme de sa famille), elle connut Sainte Geneviève, dont on dit qu’elle fut une compagne. Cette dernière lui apporta son soutient lorsqu’elle refusa le mariage auquel l’obligeaient ses parents. La jeune Céline à l’image de Geneviève avait décidé de consacrer sa vie à Dieu tout en restant « dans le monde » (c’est à dire dans la vie civile, parmi ses concitoyens). Elle portait la robe sombre des vierges, et se vouait à des oeuvres de dévotion et de charité. Une version de la légende de Céline dit qu’un jeune nobliau (dont on a oublié le nom à lui aussi), des environs de Meaux, tomba amoureux de la jeune femme. Mais découvrant le voeux de Céline de consacrer sa vie à Dieu, le jeune homme entra dans une colère telle que la jeune femme n’eut d'autre choix que de fuir devant ce soupirant « exalté ». Avec Geneviève, elle trouva refuge dans le baptistère de l’église de Notre-Dame de Châage dont les portes s’ouvrirent et se refermèrent miraculeusement derrière les deux femmes, permettant à la jeune Céline de préserver sa vertu... et sa virginité.

Arrêté aux portes du baptistère le jeune homme « touché par la grâce divine » laissa Céline… à son destin de sainte (difficile de lutter avec Dieu !). Une autre version dit que le jeune homme est le même que les parents de Céline avaient choisi pour elle, et que c'est parce qu’elle avait dit non à ce mariage que le promis entra dans une colère folle qui aurait conduit celui-ci à vouloir « prendre » de force la jeune femme. Selon cette version, l'épisode miraculeux des portes du baptistère, serait celui à l’origine de la vocation de Céline, et l’évènement qui aurait poussé la sainte à offrir sa virginité à Dieu.

Sainte patronne de la ville de Meaux, le culte de Sainte Céline perdura jusqu’au XIXe siècle. Il fut l’un des derniers à donner lieu à des processions à Meaux (jusqu’en 1880) : le 15 août jour de l’Assomption (jour ou est fêté la Sainte Vierge), c’étaient à des jeunes filles qu’était dévolu le rôle de promener la châsse contenant les reliques de la Sainte à travers les rues de la ville. Sainte Céline était donc priée par la meldois qui lui reconnaissaient son statut de Sainte patronne de la ville, mais la tradition veut qu’elle fut également priée par les jeunes filles, et les jeunes mariés avant leurs noces.

Céline mourut à Meaux le 25 octobre 530, et fut inhumée dans le Faubourg Saint Nicolas, près de l’actuel Temple protestant. Le Faubourg Saint Nicolas porta d’ailleurs, longtemps avant, le nom de Faubourg Sainte Céline. Le site est aussi celui d’une nécropole antique, dite de Sainte Céline.

Le tombeau de la Sainte devint après sa mort un lieu de dévotion, et on bâti sur ce tombeau (ou a proximité) un oratoire. Remplacé peu après par une église, qui devint une abbaye, puis un prieuré... établissements religieux passant par des périodes fastes et d'autres plus difficiles (désaffection, incendie, etc.), et pendant près de 12 siècles, du Moyen Âge jusqu’à la Révolution où l’abbaye Sainte Céline fut vendue comme bien national, avant de disparaître. Car il ne reste rien aujourd’hui de ces bâtiments multiséculaires construits sur le culte de la Sainte meldoise, et qui ont marqué longtemps dans sa physionomie la ville et le Faubourg.

Dés 1312, Saint Nicolas, du moins en nom, commença à « remplacer » Sainte Céline. On parle de Saint Nicolas en Sainte Céline, c’est à dire d’une paroisse tournée vers Saint Nicolas dont le culte se faisait à l’intérieur de l’église Sainte Céline. Aujourd’hui toute référence à Sainte Céline a presque entièrement disparu. Le site originelle de l’église Sainte Céline est occupé en partie par la place du Temple (partie sud-est de la place), et le bâtiment de l’église Saint Nicolas a été reconstruit bien plus tard vers le début du Faubourg (niveau place Henri IV, face aux Augustines).

Quand les restes de la Sainte furent relevés à la Révolution en 1793, les précieuses reliques de Céline furent cachées dans le cimetière des chanoines (cour épiscopale, entre la chapelle des catéchismes et le « vieux chapitre »). En 1795, elles furent placées dans les châsses encore présentes dans le sanctuaire de la cathédrale. Une partie des reliques seraient conservée également dans l’église Saint Nicolas.