Journal de bord d'un séminariste en Terre Sainte

4e dimanche et semaine de l’Avent !

Plus que quelques jours pour nous préparer à accueillir le Sauveur !

Il est vrai que l’imprévu de Dieu peut surgir en toute vie comme pour Marie et son « oui » peut nous aider et non nous paralyser de peur pour ces derniers jours.

Un « Oui » de confiance, d’abandon de soi à l’Amour d’un Autre qui sait que sa grâce en nous peut tout quand elle est accueillie. Marie se livre totalement coeur et âme. Elle est préparée mais sa réponse la dispose encore plus à vivre de cet imprévu de Dieu, de ce surgissement extraordinaire ! Elle est choisit pour mère, pour donner chair humaine au Fils de Dieu.

Dans nos existences, nous aussi nous pouvons donner chair à ce Dieu d’Amour qui nous fait vivre et qui nous surprend souvent par son extraordinaire tendresse pour tous. Et cette épaisseur humaine de Dieu se réalise quand nous nous donnons également totalement comme Marie. Un don de soi en confiance. Sûr que les évènements se réaliseront comme la Parole de Dieu le dit.

En cette dernière semaine, à nous de faire nôtre la réponse de Marie : « je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta Parole ».


3e Dimanche et semaine de l’Avent ...

Nous pouvons méditer les paroles et l’exemple de Jean Baptiste.
Son détachement, son humilité, sa soif de vérité, son zèle brûlant, sa joie parfaite.

Plus encore qu’un prophète, Jean est un veilleur.
Il a guetté la venue du Sauveur dans la prière,
l’ascèse, le silence, comme la lampe qui brûle et qui luit (Jn 5,35).
À nous aussi, il est demandé de veiller (Mc 13,37).

Plus encore qu’un disciple, Jean est un éveilleur.
Il a parlé eaux foules, exhorté tout un chacun,
aplani le chemin des cœurs, conduit les âmes à la lumière.
Nous voici appelés à nous éveiller nous aussi, car son retour est proche (Jc 5,8).

Plus encore qu’un apôtre, Jean est un réveilleur,
prêchant sans relâche un baptême de conversion (Mc 1,4)
pour ramener à la lumière tout un monde assoupi.
Nous voilà également invités à réveiller
les âmes endormies et les cœurs endurcis.

Puisqu’il est dit que nous sommes tous par notre baptême
un peuple de prêtres, de prophètes et de rois,
oui, soyons comme Jean, des veilleurs éveilleurs et des éveilleurs réveilleurs !
N’est-ce pas pour cela que le Seigneur nous a placés
sur les remparts de la ville et aux portes de nos cœurs ?

En parlant enfin aux chrétiens de la ville de Thessalonique
Paul n’emploie pas un autre langage.
Mais avec lui le message s’intériorise et s’approfondir encore.
Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche.
Rendez grâce en toute circonstance (1 Th 5,16-18).
Trois petits versets. Les plus courts de la Bible.
Chacun composé d’un verbe : se réjouir, prier, rendre grâce ;
et d’un adverbe reprenant, et avec quelle insistance, la même idée
pour dire que ce doit être : toujours, incessamment, constamment.

C’est dire combien, à présent, tout est révélé, tout est donné,
tout est accompli.
En ces temps qui sont les derniers, comme dit la lettre aux Hébreux,
nous pouvons donc être orientés tout entiers, toujours et partout,
vers l’attente du Seigneur. Car il est là et il vient à chaque instant.

Extrait d’une méditation du Père Pierre-Marie Delfieux, Fraternité Monastique de Jérusalem.

2e dimanche (et semaine !) de l’Avent

« Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, Fils de Dieu » entendrons-nous dans l’Évangile de Marc ce dimanche.

CommencementBonne NouvelleJésusChrist… entendez-vous combien ces mots résonnent fort pour nous, pour le monde ? Quelle densité !!!

Voici l’œuvre de Dieu qui se déploie sous nos yeux. Un commencement, un jour particulier, au bord d’un lac, avec quelques hommes… Un commencement qui se poursuit aujourd’hui, chaque jour, là où nous sommes, avec nous !!

En ces jours qui nous mènent vers les fêtes de Noël, il s’agit également d’ouvrir les yeux, d’avoir accès à la véritable « clairvoyance ». Ouvrir les yeux et connaître en vérité ce qui se vit autour de nous, en nous. Les scintillements des guirlandes peuvent capter notre attention au risque de nous éblouir facilement. Mais nous devons rester vigilants, en état de veille.

L’Incarnation du Christ n’est pas de l’esbroufe ni de la poudre aux yeux, mais la révélation de la tendresse même de Dieu pour notre humanité. Pour nos obscurités comme pour nos clartés. Pour nos mensonges comme pour nos espérances. Nos regards doivent alors se tourner vers « l’un de la Trinité » qui prend notre chair et voir humblement que la « toute-puissance » de Dieu rejoint la « toute-faiblesse » de nos vies.

Noël, pour beaucoup, c’est merveilleux, mais bien plus, pour nous, c’est le Salut qui se fait Jour.


Frère Charles de Foucauld

Charles de Foucauld Prière de Charles de Foucauld

Mon Père,

Je m’abandonne à toi,
fais de moi ce qu’il te plaira.

Quoi que tu fasses de moi,
je te remercie.

Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté
se fasse en moi, en toutes tes créatures,
je ne désire rien d'autre, mon Dieu.

Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu,
avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour
de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance,
car tu es mon Père.

Pour découvrir plus amplement la vie de Charles de foucauld et sa spiritualité : http://www.charlesdefoucauld.org/fr/biographie.php


« Comment devons-nous veiller ? »

L’Évangile nous demande de veiller, c’est-à-dire d’être toujours attentifs à Dieu et à nous-mêmes.

Saint Benoît, dans une brève sentence, nous le redit avec insistance : « il nous faut veiller à tout moment sur les actions de notre vie ».

Il convient en effet qu’elles soient réfléchies et contrôlées. Il faut que nous demeurions libres de les entreprendre ou de ne pas les entreprendre ou d’en arrêter le cours, sans nous laisser emporter par nos désirs ou nos impulsions. Il y a une façon plus spécifiquement chrétienne de contrôler nos actions. Nous avons à mesurer chacune d’elles à la lumière de la volonté de Dieu sur l’ensemble de notre vie et sur l’instant que nous vivons. Pour y parvenir plus aisément, nous aimerions que notre regard intérieur soit constamment fixé sur le Seigneur, pour de là, comme du haut d'une montagne sainte, donner forme à nos occupations successives.

Mais pour nous, c’est le chemin inverse que nous devons prendre. C’est en partant des tâches quotidiennes bien concrètes que la vie nous impose que nous devons passer à la pensée de Dieu, car il est présent à chacune d’elles. Il nous faut tenir compte de sa volonté. Il y a une manière d’agir qui lui est agréable. Il y en a une autre qui ne l’est pas.

Nos occupations habituelles, non pas seulement la prière mais le travail et les détentes, deviennent ainsi des lieux de rencontre avec Dieu. Car c’est effectivement à l’intérieur de ces occupations que se fait l’union de notre volonté à celle du Seigneur. Elles peuvent devenir de ce fait des lieux d’amour et d’intimité, des chambres nuptiales où notre vouloir s’unit le plus intensément possible au dessein immédiat de Dieu sur l’instant que nous vivons.

Quelle que soit la diversité des heures qui se succèdent, des tâches qui s’enchevêtrent, celle pleine adhésion à Dieu à propos de tout devient notre unique demeure, la préoccupation essentielle de nos journées, ce qui en fait l’unité.

Un frère moine, « Gardez vos lampes allumées », l’attention spirituelle. Édition St Paul, Paris-Fribourg, 1992.

En Avent !!! « prenez garde, veillez !! »

« Venez, levez-vous et veillez, car il vient le Seigneur ! »

Nous sommes invités en ce temps de l’Avent à veiller ! Thème classique de la vie de foi, mais difficile de garder cette veille au long des jours. Car si nous savons que le Christ viendra à la fin des temps, cela semble lointain !

Mais voilà, qu’il vient aussi dans l’aujourd’hui de nos vies. À travers les petites choses du quotidien bien souvent… des sourires, des visages, des éclats de lumière… Il vient et ne cesse pas d’être là !

Ce temps de veille est à mettre en oeuvre pour ne pas s’endormir, s’engourdir… Car c’est de nuit que le Seigneur vient bien souvent… relisons les Évangiles et aussi pensons à l’importance des Vigiles dans la Liturgie !! « Au milieu de la nuit, un cri se fait entendre : voici l’Époux qui vient. Sortez à sa rencontre ».

Mais la nuit, c’est aussi la nuit de nos doutes, de nos manques de foi, de nos désespérances… Alors que l’on croit être abandonné, le voici ! Il est le bon berger qui vient nous chercher au fond de nos gouffres. Qui nous ramène au bercail nous portant sur ses épaules…

Veillons donc en écoutant sa Parole (…de nuit pourquoi pas ?) pour préparer notre cœur à lui faire une demeure où il pourra crècher en nous éternellement.