Journal de bord d'un séminariste en Terre Sainte
Le pardon comme source de la Paix...

Avec ce désir d’être libres pour libérer d’autres,
ce désir de paix pour la communiquer à d’autres,
jaillit en nous une énergie nouvelle qui vient de Dieu.
Nous voilà à mi-chemin de ce temps de l’Avent. Il nous reste à gravir quelques mètres vers la crèche. Vers Celui qui est la source de la Paix. Vers cet Enfant-Dieu qui nous délivre du péché. De nos péchés. Et des obstacles qui nous tiennent encore loin de nos frères et sœurs…loin de cette communion humaine réelle.
Et si nous allions à la crèche avec non pas un cadeau rutilant pour fêter cette naissance merveilleuse, mais avec le désir de recevoir de Lui le pardon ? Le don de son amour sur nos faiblesses, nos manques, nos ténèbres, nos péchés. Et si nous nous abaissions comme Lui ? Se faire humble. Reconnaissant que tout vient de Lui, par Lui, en Lui… Car le pardon n’est pas une affaire volontariste, mais une grâce à recevoir pour la vivre. Une grâce pour notre vie.
C’est sans doute le cadeau que nous pourrions demander à Dieu dans nos prières ces jours-ci : vivre de son pardon. Pour que nos cœurs s’établissent dans cette réconciliation, dans ce paisible amour qu’il nous communique chaque jour. « Pourquoi ne pas demander au Seigneur de m’accorder la grâce de me laisser habiter par son pardon, traverser, irriguer par lui, afin qu’il se propage et rayonne comme une chaleur, une lumière, dans le cœur de celui ou celle qui m’a fait du mal ? » (M. Noncle Petiot).
Car la Paix ne viendra que si nous sommes pardonnés, réconciliés, aimés…
Shalom... Salam... Peace... Paix...
Comme salutation, le Seigneur me révéla que nous devions dire : « Que le Seigneur te donne la Paix »
Le poverello d’Assise n’a pas toujours été un pacifique ! Nous connaissons bien son désir d’être chevalier et sa volonté de faire une belle carrière militaire. Mais voilà, sur le champ de bataille, Dieu s’adresse à son cœur. La guerre, la violence…mais pour quelles fins ??
Son idéal s’effondre, et lentement il ouvre sa vie à la venue du Christ en lui. Il lui prépare un chemin. Pour qu’il vienne faire toute chose nouvelle mais aussi pour aller avec lui vers toutes les nations… Et nous connaissons le périple qui mena François jusque chez les musulmans pour négocier la Paix, et toutes les conventions ou chartres collectives pour que la Paix et les droits de chacun soient reconnus. Y compris dans son ordre religieux naissant !
Il n’était pas devenu naïf, mais pacifié par l’Esprit de Dieu. Il a saisit que la paix entre les hommes ne serait jamais satisfaisante si elle ne venait pas d’un plus loin, d’un plus haut… Si elle ne prenait source dans Celui qui s’est fait chair pour notre salut.
Aujourd’hui, nous avons à accueillir la Parole de Dieu, à la laisser prendre notre chair pour que pacifiés nous prenions la route des hommes pour bâtir une fraternité universelle.
Alors, en ce temps de l’Avent, que nos salutations soient de vrais échanges de paix ! Et que nos échanges de Paix, durant la messe, soient de vraies annonces du Salut qui vient !
« Apocalypse...now ? »
Apocalypse… cataclysme… fin du monde…
Dans les lectures de cette fin d’année liturgique, rien d’une fin annoncée que nous ne connaissions déjà…
« Un monde ancien s’en est allé… Un monde nouveau est déjà né… »
Il en est de même pour Bartimée, pour Zachée… et pour ceux qui récriminent…
Jésus dévoile, révèle la fin d’un monde sans vie, sans relation vivante, vivifiante…
Il rétablit la Création, il remet tout homme debout.
L’apocalypse n’est pas une frayeur à attendre, mais le dévoilement de ce qui germe déjà…
maintenant…
Commémoration des fidèles défunts

La mort, nous la connaissons tous. De part notre naissance, de part la mort de nos proches. Elle fait partie de notre existence. Pour beaucoup elle interpelle et met l’homme devant le sens de sa vie, de sa vocation. car la mort achève toute croissance d’une minute à l’autre. Beaucoup craignent également les dernières heures. La souffrance qui y est souvent liée. L’heure de l’agonie est troublante pour tous : pour le Christ également.
Et puis pour ceux qui restent, il y a le temps du deuil. De cette séparation plus lente à vivre avec nos défunts. Ce basculement dans d’autres relations. Dans d’autres échanges.
Devant cette énigme, notre foi est interpellée. Où notre vie débouche t-elle ? Pour nous, le Livre de la Sagesse affirme « que Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de la perte des vivants » (Sg 1,13). Et la Résurrection du Christ, premier né d’entre les morts, nous indique que Dieu veut poursuivre cette alliance avec nous quelques soient les conditions de notre existence. La Pâque du Christ est prémisse de la nôtre. Son passage anticipe le nôtre.
Passage que nous avons à vivre chaque jour finalement pour être en correspondance avec la vie de Dieu qui est en nous. Au plus profond de nous. Dans notre souffle même. Le rituel des funérailles, avec les gestes repris du baptême, dit bien finalement ce qui est en jeu durant notre présence ici-bas. Que notre vie éternelle commence ici.
Il nous faut donc nous laisser animer par l’Amour de Dieu, par l’Esprit de Vie. Faire ce lent et délicat travail d’abandon, de dépossession, pour entrer dans ce mouvement de don de soi qui anime la vie de Dieu en lui-même. Sans doute mettre à l’oeuvre en nous ce que dit St Paul : « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi ».
Là sans doute se trouve la clé de toute vie, le seuil à franchir. Chaque jour.
« Beaucoup demandent : qui nous fera voir le bonheur ? » (Ps 4,7)
Oui, ils sont foule aujourd’hui de par notre monde à se poser cette question. À rechercher le bonheur…
Suffirait-il en guise de réponse d’édicter une loi garantissant le bonheur ? La tentation est présente chez certains. Faut-il avancer des idées et élaborer des programmes pour « un droit au bonheur » ? Beaucoup y usent leurs forces… en vain.
Jésus, du haut de sa montagne, énonce non une loi, mais il enseigne en homme heureux, ce qu’est le bonheur. Il est l’envoyé du Père pour cela : nous apprendre le bonheur de Dieu. À la manière de Dieu. Et il en sait le prix. Le chemin.
Les Béatitudes ne sont pas alors des lois imposées, mais des exemples des libérations que la grâce peut produire dans les hommes qui s’ouvrent à elle. Et nous sommes devenus croyants parce qu’au cœur de nos vies nous avons vu la joie jaillir d’hommes et de femmes en souffrance. Parce que nous avons vu la paix de Dieu s’établir là où nous n’entendions que haine et violence…
Le bonheur de Dieu n’est pas ce que nous croyons. Il est bien au-delà. Il est d’une certaine manière résumé dans cet adage biblique : « il est meilleur de donner que de recevoir ». Autre formule ultime du bonheur.
Ceux qui sont touchés par le don de Dieu, par sa grâce, ne sont plus dans la logique mondaine, mais fous d’une sagesse divine et ivres d’une joie parfaite qui les poussent à se mettre en marche. Les béatitudes ne sont pas le fruit d’un constat bien triste de la pauvreté, du malheur qu’il faudrait apprendre à surmonter. Elles sont le lieu où agit l’Esprit au cœur de l’homme. Et qui découvre que tout est bouleversé dans le Royaume de Dieu. Bouleversé par un Amour plus grand. Par l’Amour victorieux au matin de Pâques.
(texte inspiré d’une méditation de Fr. Christophe de Tibhirine)
Horaires de la Réco de Dimanche
Pour informations :
La Récollection se déroule au Centre Inter-Paroissial (cip) de Donnemarie-Dontilly (au 21, rue de Sigy)
- 9h00 : Accueil
- 9h30 : prière, 1er enseignement
- 10h00-11h00 : temps personnel, prière
- 11h00 : messe à la Chapelle du CIP
- 12h00 : repas (tiré du sac… chacun apporte un plat à partager)
- 13h30 : 2e enseignement
- 14h00-15h00 : prière
- 15h00 : 3e enseignement
- 15h30-16h30 : exposition du Saint-Sacrement
- 16h30 : vêpres et salut du Saint-Sacrement