Journal de bord d'un séminariste en Terre Sainte

« Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples ! »

« Les hommes qui attendent le Christ sont encore en nombre incalculable » affirmait le Bienheureux Jean-Paul II dans son Encyclique Redemptoris missio à propos de la validité permanente du mandat missionnaire. Et il ajoutait : « Nous ne pouvons pas avoir l’esprit tranquille en pensant aux millions de nos frères et sœurs, rachetés eux aussi par le sang du Christ, qui vivent dans l’ignorance de l’amour de Dieu » (n. 86). Moi aussi, en convoquant l’Année de la Foi, j’ai écrit que le Christ « aujourd’hui comme alors, nous envoie par les routes du monde pour proclamer son Évangile à tous les peuples de la terre » (Lettre Apostolique Porta fidei, n. 7).

Proclamation qui, comme l’indiquait également le Serviteur de Dieu Paul VI dans l’Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, « n’est pas pour l’Église une contribution facultative : c’est le devoir qui lui incombe, par mandat du Seigneur Jésus, afin que les hommes puissent croire et être sauvés. Oui, ce message est nécessaire. Il est unique. Il ne saurait être remplacé » (n. 5). Nous avons donc besoin de retrouver le même élan apostolique des premières communautés chrétiennes qui, petites et sans défense, furent capables, par l’annonce et le témoignage, de diffuser l’Évangile dans l’ensemble du monde alors connu.

Il n’y a donc pas lieu de s’étonner du fait que le Concile Vatican II et le Magistère de l’Église qui l’a suivi insistent spécialement sur le mandat missionnaire que le Christ a confié à ses disciples et qui doit constituer l’engagement de l’ensemble du Peuple de Dieu, des Évêques, des prêtres, des diacres, des religieux, des religieuses et des laïcs.

Le désir d’annoncer le Christ nous pousse à lire l’histoire pour y découvrir les problèmes, les aspirations et les espérances de l’humanité que le Christ doit assainir, purifier et remplir de sa présence. Son message est en effet toujours actuel, il descend au cœur même de l’histoire et est capable d’apporter une réponse aux inquiétudes les plus profondes de tout homme. C’est pourquoi l’Église, dans toutes ses composantes, doit être consciente du fait que « les horizons immenses de la mission ecclésiale, la complexité de la situation présente demandent aujourd’hui des modalités nouvelles pour communiquer de façon efficace la Parole de Dieu » (Benoît XVI, Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini, n.  97).

Ceci exige, d’abord et avant tout, une adhésion de foi renouvelée, personnelle et communautaire, à l’Évangile de Jésus Christ « en un moment de profond changement comme celui que l’humanité est en train de vivre » (Lettre Apostolique Porta fidei, n. 8).

Extraits du message du Pape Benoît XVI pour la Journée Mondiale des Missions 2012.

« Maître, que dois-je faire ? »

Cette question du jeune homme riche dans l’Évangile est en fait la nôtre. C’est une question d’actualité également. Dans un monde qui bouge sans cesse, et à l’heure de l’immédiateté, du « tout, tout de suite », il est nécessaire de s’interroger sur ce que nous faisons, et vivons. Mais aussi sur celui qui nous donnera la réponse !

Nos vies sont faites de ces multiples questionnements sur les choix que nous avons à poser. En famille, au travail, dans notre vie de foi… Chacun cherche, à sa manière « la vie éternelle » ou le bonheur. L’objectif doit donc être pleinement discerner pour ne pas prendre un mauvais chemin ou « repartir tout triste ». Sans doute nous faut-il en réalité nous interroger sur ce que nous sommes, notre passé, nos exigences, nos options de vie,… pour dégager en nous ce que notre existe doit être et répondre à cette nouvelle question fondamentale : « qui dois-je être » ?

Il y a peu de temps nous entendions le Christ nous dire : « je suis le Chemin, la Vérité, la Vie ». L’exigence à laquelle il invite ce jeune homme, est aussi une exigence pour nous. Et elle interpelle en profondeur notre mode de vie. Vie personnelle et vie sociale.

Si le Christ ne demande pas une réponse stéréotypée, car « l’Esprit souffle où il veut » en nous, et donne à chacun des charismes différents, il souhaite cependant que nous répondions à notre vocation. Humaine et commune. Le but, la vocation ultime n’est pas dans la recherche du perfectionnement pour lui-même, mais dans la réalisation de notre proximité avec Dieu. De là, tout découle. De lui, toute joie. En lui, tout don de soi aux autres.


Nouvelle évangélisation

Les évêques sont réunis en Synode pour discuter de la nouvelle évangélisation et de la transmission de la foi. Si la Bonne Nouvelle ne change pas, il est sans doute nécessaire d’adapter sa transmission aux réalités de notre temps.

Famille déchirée, recomposée, crise financière, bouleversement écologique, chômage, communautarisme… Voilà le contexte actuel de la Nouvelle Évangélisation.

Pour répondre à ce nouvel élan de la transmission de nombreuses « méthodes » existent ici et là : cellule d’évangélisation, groupe alpha, mission sur les plages l’été, évangélisation de rue, semaine missionnaire et de proximité…

La Mission est l’être même de l’Église et du chrétien… les outils sont multiples…

Le Pape nous donne à l’occasion de ce Synode deux nouveaux docteurs de l’Église : Hildegarde de Bingen, et Jean d’Avila. Deux figures d’une vie donnée au Christ, d’une vie contemplative toujours en mouvement, que ce soit entre les murs d’une abbaye ou sur les routes de l’Andalousie. Le regard dirigé sur le Christ bon Pasteur, ces deux docteurs ont mis en actes l’Évangile médité, ruminé, prié.

Comme le disait en son temps le Poverello d’Assise, il nous faut sans doute sans cesse revenir à la Source pour rejoindre ceux qui sont au seuil… ou un peu plus loin encore.

Que notre goût de l’annonce de l’Évangile se fortifie en Celui qui est la Parole de Dieu !

Que notre zèle missionnaire soit emprunt d’une authentique charité, tel le Christ humble et pauvre !

Que l’Esprit Saint habite nos louanges et notre volonté commune de rejoindre chacun !


Le pauvre d’Assise

Saint François d’Assise
Photo de St François dans la Cathédrale St Rufin à Assise.

« Suivre le Christ humble et pauvre » voilà ce que dit l’oraison de ce jour ! Voilà bien le programme qu’a suivi François… Voilà le nôtre !

Et l’Évangile d’ajouter l’élan missionnaire qui nous fait annoncer la Paix du Royaume dans les maisons visitées !

Partir avec rien d’encombrant si ce n’est l’Esprit, ce souffle ténu de Dieu, pour aller dans le monde dire la joie de vivre l’Évangile.

Une joie généreuse qui voit l’œuvre de Dieu en toutes créatures et qui en fait une louange…

Une joie attentive à la souffrance du petit, du faible, de l’exclu… une joie compatissante, pleine de tendresse…

Une joie fraternelle où tous deviennent de « doux rêveurs réalistes » dans ce monde complexe…

Une joie qui se fait dialogue en recherche de la Vérité.

Une joie simple, franche, rayonnante.

Une joie qui puise sa source au pied de la Croix, dans les plaies du Christ.


La petite Thérèse...

Sainte Thérèse, patronne des Missions, est présente dans un bon nombre de nos églises rurales. Elle serre dans ces bras la Croix du Christ, et un bouquet de roses…

Nous connaissons son zèle : « J’ai la vocation d’être Apôtre…je voudrais être missionnaire non seulement quelques années, mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde et l’être jusqu’à la consommation des siècles. » Ce n’est pas une jeune fille naïve qui pour s’extraire des hauts murs de son monastère s’imagine missionnaire…

Elle réalise que seul l’Esprit Saint est celui qui envoie, qui dynamise, qui invite à témoigner, qui nous unit à la vie divine… et qu’il nous faut être disponible à ses élans en nous. Seul l’Esprit Saint est le missionnaire parfait… Mais il est en nous. Il agit en nous. Il ouvre en nous des espaces inconnus et trace la route !

Forts de sa présence en nous, allons-y !


Avec les archanges et tous les anges...

In excelsis Deo

...chantons la Gloire de Dieu !!