Journal de bord d'un séminariste en Terre Sainte

« Donne-moi ta parole ! »

Trois récits. Et Une parole. Trois vocations. Et Une bonne nouvelle.
Voilà ce que nous relatent nos lectures de ce dimanche.
Trois récits de vocations : Isaïe au service dans le Temple, Paul en prison qui écrit aux frères de Corinthe et Pierre dans sa pauvre barque de pécheur. Et Une parole qui les éblouit. Une bonne nouvelle pour eux. Pour nous.
Chacun dans une situation de précarité. De Faiblesse.
Les trois reconnaissent leur limites, leurs inaptitudes, leurs péchés.
En face d’eux. Le Saint. La Parole, le Verbe qui donne Vie. La Parole qui relève.
Trois humanités que rien ne destinait à une vision, à une rencontre, à une écoute.

Et Dieu qui regarde. Qui pardonne. Qui appelle.
Dieu qui nous parle quand en nous ce tait ce qui balbutie. Dieu qui touche notre bouche pour que nous mettions sur nos lèvres sa parole. Une parole. L’unique parole d’Amour et de Vérité.
Celle qui purifie. Celle qui ne condamne pas. Celle qui invite à reprendre le travail inachevé. Inaccompli.

De l’avorton, du pécheur, du mortel, Dieu en fait des collaborateurs. Des prophètes, des porte-paroles. Des témoins de ce qu’il est. De la grâce qu’il donne.
De la crainte, du tremblement d’effroi, de l’aveuglement, Dieu la change en force. Non en toute-puissance. Mais en dynamisme qui permet de répondre aux appels. D’annoncer sa Vie nouvelle. Et de fonder des communautés. D’être Apôtres.

La Parole se répand. Se propage alors.
Elle se propage en Isaïe, en Paul, en Pierre. En chacun de nous.
Nous recevons ce que nous avons à partager. À communiquer.
Les pivots de notre temple intérieur ne tremblent plus car l’habitation de Dieu en nous n’est pas une soumission mais une libération.
La peine du chemin parcouru, la peine endurée porte désormais du fruit. Dix, trente, cent pour un.
Et le filet craque, se déchire…

Oui. Trois humanités que rien ne destinait à une vision, à une rencontre, à une écoute. Et nous. Ici. A vouloir le voir, l’Adorer. A l’écouter. Avec un désir de salut : d’être vivant de sa vie ! De participer à sa mort et résurrection.
De nous amarrer à bon port. D’être sanctifiés. Sans mérite de notre part.

Il est Dieu. Nous sommes hommes.
Il se fait homme pour que nous devenions uns en lui.
« Nous avons péché contre le ciel et contre Lui ». Il nous lave, nous relève par sa Parole.
Nous sommes broyés par la souffrance, la maladie. Il porte nos croix.
Nous sommes embourbés dans la faiblesse. Sa Croix dressée est notre étendard. Le signal élevé, visible à nos yeux d’un réconfort assuré, d’une aube pascale.
Nous gémissons. Et nous n’avons que le silence pour dire l’indicible. Il est le Verbe. Verbe fait chair. L’expression à fleur d’homme de la tendresse indicible de Dieu.
Nous croyons qu’il n’entend pas nos prières, nos cris, nos maux. Il ne cesse pas de dialoguer avec nous. À cœur ouvert.

Nous pensons que notre souffrance nous isole. Sa Parole nous unit.
Oui, alors nous devons comme Isaïe, Paul et Pierre dire à Dieu : « donne-moi ta parole ! »
Oui, « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis-moi seulement une parole et je serai guéri. »
Une parole et je serai prophète.
Une parole et je serai témoin.
Une parole et je serai missionnaire. Apôtre.
Une parole et je serai présence auprès de ceux qui sont sans voix.
Une parole et je serai moi aussi parole donnée : « je me suis donné de la peine plus que tous les autres ;
à vrai dire, ce n’est pas moi,
c’est la grâce de Dieu avec moi.
Bref, qu’il s’agisse de moi ou des autres,
voilà notre message,
et voilà votre foi. »

Voilà la Parole à écouter. À annoncer.
Voilà la Bonne nouvelle à vivre.


Dans la faiblesse de Dieu...

Martyre de Sainte Agathe
Giovanni Battista Tiepolo, Martyre de Sainte Agathe

Dans la faiblesse de Dieu,
Les martyrs ont puisé la force ;
Leurs pas dans les pas du Sauveur,
Ils affrontent l’Adversaire.

Enveloppés de tourments,
Ils redisent le nom du Père ;
Au long du combat pour la foi
Se consomme le baptême.

Près de la croix de Jésus,
Il rejoignent Marie, sa mère ;
Témoins d’un Seigneur humilié,
Ils pénètrent son mystère.

Leur Défenseur est vivant,
La lumière espérée se lève ;
La mort a perdu son pouvoir
Et la paix les transfigure.

CFC (s. Francoise)© CNPL Lit 56 1986 LMH

Rien qu’aujourd'hui

Mains d’un potier

Il y a dans chaque semaine, deux jours pour lesquels on ne devrait pas se tracasser.

L’un de ces jours c’est « hier » avec ses erreurs, ses soucis, ses fautes et ses bévues, ses maux et ses peines. Hier s’échappe à jamais de nos mains.

L’autre jour, c’est « demain » avec ses fardeaux, ses larges espérances et ses pauvres accomplissements. Demain est aussi hors de notre portée.

Il ne reste qu’un jour : « aujourd’hui ».

Tout homme peut livrer les combats d’un seul jour… Ce ne sont pas les épreuves d’un seul jour qui rendent les hommes fous, c’est le remords ou la rancœur d’un incident qui lui est arrivé hier et la crainte de ce que demain peut apporter.

Vivons donc un seul jour à la fois, juste aujourd’hui.

Méditation extraite du site web du Carmel.


Les Saints Innocents

Icône des Saints InnocentsIn excelsis Deo

113. Le 28 décembre, l’Église célèbre, depuis le VIe siècle, la mémoire des enfants victimes de la fureur aveugle d’Hérode, qui désirait tuer Jésus (cf. Mt 2, 16-17). La tradition liturgique les appelle les « Saints Innocents » et elle les considère comme des martyrs. Tout au long des siècles, l’art, la poésie et la piété populaire ont exprimé les sentiments de tendresse et de sympathie des fidèles envers ce « tendre troupeau d’agneaux immolés »; de tels sentiments ont toujours été accompagnés d’un mouvement d’indignation due à la violence avec laquelle ces enfants ont été arrachés des bras de leurs mères d’avant d’être assassinés.

De nos jours les enfants subissent encore d’innombrables formes de violence, qui attentent à leur vie et constituent des attaques contre leur dignité, leur vie morale et leur droit de recevoir une éducation digne de ce nom. Il faut toujours avoir présent à l’esprit la foule innombrable des enfants vivant encore dans le sein de leurs mères et qui sont tués avant même de voir le jour, à cause des lois qui autorisent l’avortement, ce crime abominable. Attentive aux problèmes concrets, la piété populaire a suscité, en de nombreux endroits, des initiatives d’ordre cultuel mettant en valeur le respect du caractère sacré de la vie, ainsi que des gestes de charité dans des domaines aussi divers que l’assistance aux mères qui attendent un enfant, l’adoption des enfants et le développement de leur instruction.

cf. Extrait du « Directoire pour la piété populaire et la liturgie » sur www.vatican.va

Et le Verbe s’est fait chair...

St Jean l’Évangéliste de l’intimité…

Dans un monde où il faut tout voir ou être vu, Jean nous invite à un autre regard sur le mystère de l’Amour de Dieu.

La gloire de Dieu se révèle en ce Fils qui dresse sa tente parmi nous. Lui qui a posé son oreille sur le coeur de Jésus, il propose une vision intime de la relation Père/Fils pour que nous y entrions à notre tour. Ce n’est pas à un regard de convoitise, mais un regard issu d’un compagnonnage « ce que nous avons vu, ce que nous avons entendu, ce que nous avons touché du Verbe de vie… ».

Il nous invite comme lui à reconnaître en cet homme Jésus le Fils de Dieu. De l’envisager autrement. De voir dans le visible, l’invisible présence de Dieu…

Afin que nos yeux s’accoutument à la vision céleste où nous « le verrons tel qu’il est » !


Gloire à Dieu au plus haut des cieux !

In excelsis Deo